QUI ETAIT ANNE CATHERINE EMMERICH ?

La plus grande visionnaire de tous les temps

 

 

La Cène peinte par Leonard De Vinci : Jean ou Marie Madeleine ?

 

 

(# Les clefs du Da Vinci code, National Geographique channel)

" Ils s'approchèrent du mur tous les trois. Sophie parcourut attentivement des yeux la grande photo. Il y avait bien treize personnages: Jésus au centre, six disciples à sa gauche et six à sa droite.
- C'est bien cela! s'exclama-t-elle. Treize hommes: Jésus et ses douze apôtres.

- Regardez bien la personne qui est assise à la place d'honneur, à droite du Seigneur, insista Teabing.

Le plus près possible, elle observa le visage et le buste qui dépassaient de la table. Les longs cheveux, les petites mains fines, la poitrine légèrement arrondie, la courbe gracieuse du cou, l'expression retenue... Sophie n'en croyait pas ses yeux.
- C'est une femme! s'écria-t-elle […]


Sophie se rapprocha de la reproduction. La femme assise à droite de Jésus était jeune, elle avait l'air sage et modeste, de superbes cheveux roux, les mains modestement posées sur la table. Et c'est cette femme qui, à elle seule, avait le pouvoir de faire s'effondrer l'Église?
- Mais qui est-ce? demanda Sophie.
- C'est Marie Madeleine."
(p 394-395 Da Vinci code JC Lattès Pocket)

"Le grand livre de la Bible" John Bowker Larousse-Bordas / Cerf 1999

 

 

Léonard De Vinci a-t-il fait partie de cette société secrète : " Le prieuré de Sion " ? Il est difficile de répondre avec certitude. Le document " Dossiers secrets " d'Henri Labineau retrouvé à la bibliothèque de France au début des années 60 est d'une origine inconnue. Il n'est corroboré par aucun autre témoignage écrit ou connu de tradition.


Photo Le prieuré de Sion (#)

Dans la revue "Famille chrétienne n°1479", on trouve cette information utile : "Fondé en 1956 par Pierre Plantard, passionné d'ésotérisme, antisémite notoire, le Prieuré de Sion fut une simple association pour laquelle Plantard créa de toutes pièces une origine médiévale liée aux Templiers, prétendant leur trésor caché à Rennes-le-Château. Il fit mettre ces documents à la bibliothèque nationale puis les fit 'découvrir' par un de ses amis."

Vrai ou pas, cela n'a que peu d'importance. Léonard De Vinci a peut-être volontairement introduit une confusion entre Marie Madeleine et l'apôtre Jean. Ce n'est pas impossible. Ce n'est pas certain non plus.

L'historien Carlo Pedretti pense que le personnage à droite de Jésus est une femme au regard d'une œuvre d'un élève de Léonard De Vinci qui reprend trait pour trait le personnage de la Cène (#).


Néanmoins la Cène de Léonard De Vinci est une interprétation personnelle qui ne repose pas sur l'observation oculaire de l'événement. Que cette perspective lui ait été suggérée par des initiés d'une société secrète, c'est possible. Cela n'en fait pas pour autant une preuve de la présence " historique " de Marie Madeleine au côté de Jésus lors de la Cène. Trop de siècles séparent cette fresque de l'événement.

Le témoignage le plus ancien est, bien-sûr, l'Evangile selon saint Jean qui nous donne cette précision qui lui est propre :
" A table, tout contre le sein de Jésus, se trouvait un de ses disciples, celui que Jésus préférait. Simon-Pierre lui fait donc signe et lui dit : 'Demande qui est celui dont il parle ?' Celui-ci, se renversant à même la poitrine de Jésus, lui dit : 'Seigneur, qui est-ce ?' Jésus donc répond : 'C'est celui pour qui moi je tremperai la bouchée et à qui je la donnerai.' Trempant alors la bouchée, il la prend et la donne à Judas, [fils] de Simon l'Iscariote. "
(Osty, Jean 13 :23-26)

Ce " disciple que Jésus préférait " se " renverse à même la poitrine de Jésus ". Ce disciple est facilement identifiable à Jean qui se nomme ainsi et n'utilise pas son propre nom dans son Evangile.

Ce n'est pas possible que l'évangéliste identifie ainsi Marie Madeleine. Il s'agit de 2 personnes distinctes au pied de la Croix :
" Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, [femme] de Clopas, et Marie la Magdaléenne. Jésus donc, voyant sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il préférait, dit à sa mère : 'Femme, voilà ton fils.' " (Jean 19 :25-26 Osty)
Ce disciple est bien un homme et non pas une femme.

De plus, comme me l'a fait remarqué un internaute (Jean-Marie), ils sont bien treize à table. Marie-Madeleine aurait donc pris la place d'un des douze apôtres, que ce soit le " disciple que Jésus préférait " (Jean suivant la Tradition) ou un autre apôtre parmi les douze. Les Evangiles attestent que même Judas participait aussi au repas pascal.

 

 

Voici une description physique qu'Anne Catherine Emmerich fait de l'apôtre Jean lors d'une vision décrivant le séjour de la Vierge Marie à Ephèse :

" Bien des fois j'ai vu entrer chez [Marie, à Ephèse], ou en sortir, un homme que j'ai toujours pris pour saint Jean; mais ni à Jérusalem, ni ici il n'était longtemps de suite dans le voisinage: il allait et venait toujours. Il était vêtu autrement que du vivant du Seigneur: il portait une longue et large robe faite d'étoffe légère, d'un blanc grisâtre. Il était leste et d'une taille élancée; son visage était allongé et délicat; sa tête était nue, et ses longs cheveux blonds partagés derrière les oreilles. A côté des autres apôtres, son aspect doux et délicat lui donnait presque l'air d'une jeune vierge." (VNSJC3 pages 489)

Comme la tradition en a conservé le souvenir,Anne Catherine Emmerich décrit un saint Jean aux traits délicats. Avec ses cheveux blonds saint Jean revêtait un aspect presque féminin.

On peut penser que Léonard De Vinci a peut-être voulu dépeindre Jean ainsi que la tradition l'a toujours considéré. C'est tout à fait cohérent.

 

 

Anne Catherine Emmerich, à la fin de sa vie, revivait chaque vendredi la Passion du Christ. Elle nous détaille avec simplicité ce qui se passe lors de la Cène.

" Dernière Pâque.

Jésus et les siens mangèrent l'agneau pascal dans le cénacle, divisés en trois groupes: le Sauveur était, avec les douze apôtres, dans la grande salle; dans les salles latérales, Nathanaël présidait, comme père de famille, à l'un des côtés, douze des plus anciens disciples ; de l'autre côté, douze autres avaient à leur tête Éliacim, fils de Cléophas et de Marie, fille d'Héli, et ancien disciple de Jean-Baptiste.
Trois agneaux furent immolés pour eux dans le Temple. Mais il y en avait un quatrième qui fut immolé dans le cénacle, et que Jésus mangea avec les apôtres […]
Les vases et les instruments nécessaires avaient été apprêtés: on amena un joli petit agneau, orné d'une couronne qui fut envoyée à la sainte Vierge, dans la salle latérale où elle se tenait avec les autres saintes femmes. L'agneau était attaché, le dos contre une planche, par le milieu du corps; il me rappela Jésus attaché à la colonne pour être flagellé. Le fils de Siméon tenait la tête de l'agneau; Jésus le piqua au cou avec la pointe d'un couteau, qu'il donna ensuite au fils de Siméon pour l'achever. Le Seigneur paraissait affligé d'être contraint de le blesser; il le fit rapidement, mais avec beaucoup de gravité. Le sang fut recueilli dans un bassin, et on apporta une branche d'hysope, que Jésus trempa dans le sang; puis il alla vers la porte de la salle, teignit de sang les deux poteaux et la serrure, et fixa au-dessus de la porte la branche ensanglantée […]

La table était droite et avait la forme d'un demi-cercle. Vis-à-vis de Jésus, dans la partie rentrante de la table, était une place vide pour servir les mets. A la droite du Seigneur se tenaient, si je ne me trompe, Jean, Jacques-le-Majeur et Jacques-le-Mineur; au bout de la table, Barthélemy; puis en revenant, Thomas et Judas Iscariote. A la gauche de Jésus étaient Pierre, André, Thaddée; à l'autre bout, Simon, et près de celui-ci, Matthieu et Philippe.
Au milieu de la table était l'agneau pascal, sur un grand plat. Sa tête reposait sur les pieds de devant mis en croix; les pieds de derrière étaient étendus, le bord du plat était couvert d'ail. A côté, se trouvait le rôti de Pâque, puis une assiette avec des légumes verts dressés et serrés les uns contre les autres, et une seconde assiette remplie d'herbes amères. Les convives avaient devant eux des pains ronds en guise d'assiettes; ils se servaient de couteaux d'ivoire.
Après la prière, le majordome plaça devant Jésus, sur la table, le couteau qui devait servir à découper l'agneau. Puis il mit une coupe de vin devant le Seigneur, en remplit six autres, et les plaça chacune entre deux apôtres. Jésus bénit le vin et en but; les apôtres buvaient à deux dans une même coupe. Le Seigneur découpa l'agneau ; les apôtres tendirent leur pain tour à tour avec un petit crochet de bois, et reçurent ainsi leur part; ils la mangèrent très vite, en détachant la chair des os avec leurs couteaux d'ivoire. On brûla plus tard les ossements. Ils mangèrent très vite aussi de l'ail et des herbes vertes, qu'ils trempaient dans la sauce. " " (VNSJC3 pages 125-129)

Un peu comme dans le Moyen-Orient à notre époque, lors de repas réunissant de nombreux convives, hommes et femmes se regroupent dans des lieux distincts. Dans cette vision de la Cène, les femmes sont regroupées dans une autre salle.
C'est bien Jean qui est assis à la droite de Jésus. Rien de surprenant puisque cela est en accord avec son Evangile.
Judas est assez proche pour que Jésus lui tende " la bouchée ".

De nombreux détails décrivent un repas pascal dans la tradition de l'Ancien Testament Pour plus de détails
Contrairement à la fresque de Léonard De Vinci, qui par nécessité artistique, représente les apôtres alignés d'un seul côté de la table, ces derniers sont répartis des deux cotés de la table. Ils utilisent des pains ronds en guise d'assiette, des couteaux d'ivoire et des crochets de bois en guise de couverts.

La Cène décrite par Anne Catherine Emmerich est bien plus " réaliste " ou " crédible " que celle de Léonard De Vinci. Cette dernière est plutôt révélatrice des arts de la table en son temps.

 

 

CONCLUSION


La Cène de Léonard De Vinci est une interprétation personnelle, même si elle est suggérée par des initiés d'une société secrète, qui ne repose pas sur l'observation oculaire de l'événement.

Elle est bien moins " réaliste " ou " crédible " que la vision décrite par Anne Catherine Emmerich. Si Léonard De Vinci veut faire passer un message, il est plus de l'ordre de la mystification que de la vérité.

Même si cette fresque est ancienne, cela n'en fait pas pour autant une preuve de la présence " historique " de Marie Madeleine au côté de Jésus lors de la Cène. Trop de siècles séparent la fresque de l'événement. De plus, quel apôtre lui aurait cédé sa place ?

On peut tout aussi bien affirmer que Léonard De Vinci a peint l'apôtre Jean avec les traits délicats et presque féminin que la tradition lui attribue. Ainsi les commanditaires de l'oeuvre non rien trouvé de choquant à voir saint Jean représenté ainsi dans une église.

 

 

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Maria und Julia Gräfin Schmiesing-Kerssenbrock (vers 1860)

" Et moi je suis morte, je ne suis qu'un esprit; autrement je ne pourrais voir ces choses, car elles n'existent pas maintenant, et cependant maintenant elles existent. Mais cela n'existe pas dans le temps; en Dieu il n'y a pas de temps, en Dieu tout est présent ; je suis morte, je suis un esprit. " (Anne Catherine Emmerich)